Hauts-de-France Carottes : un nouvel acteur de poids
Réunis au sein d’Otimo, une vingtaine d’agriculteurs ont investi dans un bâtiment industriel consacré à la carotte en frais.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
«Nous étions très déçus ces dernières années par le prix auquel nous vendions nos carottes, ainsi que par les taux de tare-terre. Nous nous demandions si nous n’allions pas arrêter d’en produire », explique François Arnouts, agriculteur dans le Nord, à Eecke. Une vingtaine d’agriculteurs des secteurs d’Arras, Douai et Cambrai ont décidé de se regrouper sous la présidence de Bertrand Dubois, de Farbus, dans le Pas-de-Calais, pour investir dans une nouvelle unité de stockage, lavage, triage et conditionnement de carottes.
Ils ont créé Otimo SAS à Brebières (Pas-de-Calais), avec l’aide d’investisseurs. « En quelques mois, nous avons construit une usine de 5 400 m2 qui accueille des frigos, une ligne de lavage, trois trieurs optiques et des lignes de conditionnement, précise Jean-Paul Letombe, directeur de la société. Les carottes sont refroidies à cœur pour une meilleure conservation. L’investissement s’est élevé à six millions d’euros. »
10 000 tonnes en 2017
Depuis fin 2017, l’usine a traité près de 10 000 tonnes de carottes, soit la production d’un peu plus de 100 ha. Pour bien valoriser leurs légumes, les agriculteurs ont imaginé une rémunération équitable et transparente, proportionnelle aux ventes et basée sur le prix de revient. « Nous sommes partis du prix de revient moyen des agriculteurs “sortie exploitation”, rémunération de leur travail et du foncier compris, plus une marge au minimum de 25 %, détaille le directeur. Nous ajoutons le coût de revient de l’usine et une marge industrielle, ce qui nous donne un prix d’objectif. Si le prix de vente réel des carottes correspond au prix d’objectif, ce qui a été le cas cette année, aucun souci. S’il est supérieur, le bonus revient en totalité à l’agriculteur. S’il est inférieur, les actionnaires et les agriculteurs rognent sur leur marge s’ils en sont d’accord. »
La commercialisation des carottes est assurée par BUFL-Les nouveaux producteurs. « Les dernières carottes viennent d’être vendues et nous sommes satisfaits du résultat, reconnaît François Arnouts. Nous avons déjà prévu de développer l’activité de l’usine. Cette année, j’ai implanté 3,5 ha de carottes. Je devrais passer à 10 ha l’an prochain. » À terme, Otimo pourrait agrandir son unité de transformation et traiter 30 000 t.
Pour accéder à l'ensembles nos offres :